vendredi 10 décembre 2010
LAURENT BLANC S'EXPRIME ...
Dans un entretien à L’Equipe, Laurent Blanc envoie un message aux leaders de Knysna et prend la défense de Yoann Gourcuff. Également interrogé par Le Figaro, le sélectionneur fait preuve d'une grande prudence quand il évoque le niveau des Bleus.
par Guillaume Loisy, le 10-12-2010
Deux mois avant le prochain rendez-vous des Bleus, face au Brésil au Stade de France, Laurent Blanc se confie dans L’Equipe et Le Figaro vendredi. Le sélectionneur évoque tous les sujets dont le retour possible des leaders de la grève de Knysna, l'explosion de Samir Nasri à Arsenal et les récentes difficultés rencontrées par son meneur de jeu Yoann Gourcuff. Si l’on sait désormais qu’il ne rappellera pas Nicolas Anelka puisque ce dernier s’est mis hors-jeu dans une interview aux Inrockuptibles, Laurent Blanc pourrait bientôt réintégrer les meneurs de la grève de l'entraînement en Afrique du Sud. Le retour d’Abidal contre l’Angleterre fut une première étape. Ceux de Patrice Evra et Franck Ribéry pourraient suivre.
«Des mecs vraiment pourris ?»
Blanc reconnait dans le quotidien sportif que le défenseur de Manchester «est bon» mais qu’«on ne va pas non plus jouer avec trois arrières gauches.» Evra devra donc redoubler d’efforts pour retrouver le maillot tricolore. Idem pour Franck Ribéry. «Il a eu une année 2010 très difficile. C’est un joueur majeur d’un très grand club. A un moment, en 2011, je vais me poser la question de savoir qui est le meilleur dans son secteur de jeu. Je peux penser que Ribéry va postuler. Dans les zones offensives, Ribéry aspire à être cité parmi les meilleurs s’il revient en forme avec le Bayern», explique le sélectionneur qui ne transigera pas sur les caprices du Munichois qui préfère évoluer à gauche. «Si chacun commence à dire je veux jouer ici ou là, l’entraîneur sert à quoi ? Il peut y avoir un échange. Mais quand vous revendiquez ça, vous ne pensez qu’à vous. Et moi, ce n’est pas mon état d’esprit. Je pense à l’équipe». Traduisez : si Ribéry veut revenir chez les Bleus il devra se plier aux décisions de Blanc. Il devra aussi faire preuve d’un «bon état d’esprit» pour ne pas «mettre en danger» la vie de son jeune groupe. De ce point de vue, le champion du monde 1998 est plutôt confiant mais le ton est ferme. «Est-ce que ce sont des mecs vraiment pourris ? D’accord, il y a eu un truc pas bien qui s’est passé. Et si ce sont des mecs vraiment pourris, ils le seront avec moi. Alors, il n’y aura pas trente-six solutions. Ce sera eux ou ce sera moi», poursuit Blanc qui ne peut pas se permettre d’avoir «deux ou trois brebis galeuses.»
«Content» pour Nasri
Prudent malgré un bon premier bilan - «on est sur une meilleure dynamique, mais je m’attends à des zones de turbulences» - Blanc évoque également le cas Yoann Gourcuff qui peine à retrouver son meilleur niveau, avec Lyon et les Bleus. Une période difficile qu’il met sur le compte du «traumatisme» du Mondial. «Tout le monde a mal vécu l’Afrique du Sud, mais certains dont Yoann, ont plus de mal à surmonter. Après, il y a eu son transfert à Lyon… C’est un joueur qui a besoin d’avoir la confiance de tout le monde. Il lui faut les clés du camion.» Samir Nasri, excellent avec Arsenal, ne serait-il pas meilleur derrière le volant ? «Je ne raisonne pas comme ça, poursuit Blanc. Je suis très content pour lui, pour Arsenal, et indirectement pour l’équipe de France. Il est en train de mûrir. En ce moment, il est sur un nuage. Avant, il jouait plus latéralement, aujourd’hui, il va vers le but et on voit le résultat. Il peut jouer sur un côté, au milieu, au-dessus, en-dessous… Aujourd’hui, je le trouve très performant sur le côté droit. Mais il est bon partout».
«Déçu» par Maldini
Plutôt convaincante à Wembley mi-novembre, la paire Nasri-Gourcuff pourrait donc s’installer sur la durée. A condition que le Lyonnais retrouve le football qui lui avait permis de décrocher le titre de meilleur joueur de Ligue 1 en 2009 sous les ordres de Blanc à Bordeaux. Proche du joueur, «cela fait un moment» qu’il ne l’a pas eu au téléphone, ce dernier se défend d’en faire un chouchou - «ce n’est pas parce que je le connais, qu’il n’est pas sur le même plan que les autres» - mais vole à son secours après les attaques de Paolo Maldini à son encontre. «J’ai été très déçu. Surtout de la part d’un gentleman, que j’estime. C’est étonnant de parler comme ça, aussi tardivement, d’un joueur qui a si peu marqué l’histoire de l’AC Milan.» Concernant l’attaque, le sélectionneur parle de Karim Benzema comme d’«une pépite» comparable à Papin ou Cantona dont le talent lui permet d’être titulaire chez les Bleus malgré un temps de jeu réduit au Real Madrid. Citant tour à tour Hoarau, Ménez et Payet, Blanc assure que «ce n’est pas le désert, pas la sinistrose» en attaque. Il attend surtout l’éclosion d’une star annoncée, Kévin Gameiro. «Je me languis de voir un joueur qui joue à Lorient évoluer dans un grand club français ou étranger. Je ne crois pas me tromper. Ce sera le cas dans peu de temps.»
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